Une analyse de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) portant sur l’effet du jour de carence est parue hier. Elle s’attache à mesurer l’impact, au sein de l’éducation nationale, de l’indemnisation du premier jour de congé de maladie ordinaire (CMO) de la fonction publique successivement supprimé en 2012, réintroduit en 2014, puis de nouveau supprimé depuis le 1er janvier 2018.
Le 1er constat est une diminution de 23% de la fréquence d’arrêt de travail mais une baisse de seulement 5% en nombre de jours d’arrêt de travail. L’INSEE ajoute que « l’augmentation des jours travaillés à la suite de l’application du jour de carence ne traduit pas nécessairement une réduction des absences qui seraient injustifiées. En effet, l’introduction du jour de carence peut encourager les personnes malades à travailler. »
Au delà, à la fois les femmes et les personnels travaillant dans le réseau d’éducation prioritaire réduisent davantage la fréquence de leurs absences lorsque cette mesure est appliquée, par rapport aux hommes et aux autres personnels hors réseau d’éducation prioritaire. « Cependant, ces populations continuent de présenter un nombre d’épisodes d’absence pour maladie ordinaire plus élevé que les autres catégories de la population, et sont donc davantage pénalisées financièrement par l’application du jour de carence.« L’INSEE l’explique par les disparités d’état de santé ou d’exposition à des risques professionnels.
Au final, elle peut entrainer des conséquences « sur la santé publique (contagions, durées de convalescence, rechutes), les inégalités de revenus, les dépenses publiques (le montant des indemnités journalières versées mais aussi les dépenses de santé potentiellement induites) et la productivité des entreprises et des administrations. » Pour l’évaluer, il sera donc nécessaire pour l’INSEE d’avoir des données sur le plus long terme pour évaluer le véritable effet du jour de carence maladie: son efficacité économique et sociale (sur la santé, sur la productivité individuelle et collective, et notamment sur les performances scolaires des élèves).
EN SAVOIR + : L’analyse de l’INSEE parue le 17 juillet 2024