A rebours des déclarations de leur Ministre justifiant le projet de suppression de la prise en charge des jours de carence en cas de maladie, le rapport de la DGAFP (Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique) qui vient d’être publié constate une « baisse du nombre d’absences […] en 2023 sur l’ensemble des versants » de la Fonction Publique (FP).
En 2023, les absences pour raison de santé ont diminué dans la fonction publique à 5% des agents absents au moins 1 jour au cours d’une semaine de référence.
Toutefois, « les absences pour raison de santé sont plus fréquentes dans la FPT [Fonction Publique Territoriale] et la FPH [Fonction Publique Hospitalière] que dans la FPE [Fonction Publique d’Etat] », avec des taux respectifs de 7% et 6% contre 4% dans la FPE. Cette tendance à la baisse des absences est particulièrement marquée dans la FPH, où « la baisse du nombre moyen de jours d’absence est la plus marquée : -4,1 jours entre 2022 et 2023 ».

Dans l’ensemble, les absences ont diminué plus fortement dans le secteur public (−2,5 jours) que dans le secteur privé (−1,4 jour).
Les différences entre le secteur public et le secteur privé s’expliquent d’abord par des facteurs démographiques comme le précise le rapport. En effet, « les femmes et les salariés âgés de 50 ans et plus sont plus fréquemment absents pour raison de santé, aussi bien dans le secteur public que dans le privé ». Dans la fonction publique, « 6% des femmes ont été absentes pour raison de santé durant la semaine de référence, contre 4% des hommes », des taux équivalents à ceux du secteur privé.
De même, les agents de 50 ans et plus se sont absentés plus souvent que les plus jeunes, avec « 7% des agents de la fonction publique âgés de 50 ans et plus » déclarant une absence pour raison de santé, contre 4% dans les autres tranches d’âge.
En outre, les conditions de travail jouent un rôle clé dans les écarts observés comme le souligne la DGAFP.
Les « métiers à forte pénibilité » dans la FPT et la FPH, notamment liés aux « contraintes physiques, horaires de travail atypiques, risques psychosociaux », contribuent à des absences plus fréquentes et plus longues. Dans ces deux versants, les agents sont particulièrement touchés : « les femmes travaillant dans la FPT et la FPH se sont absentées respectivement 15,3 jours et 15,7 jours », tandis que les agents âgés de 50 ans et plus dans ces mêmes versants ont observé des durées d’absence encore plus élevées, avec 19,2 jours dans la FPT et 19,6 jours »m dans la FPH.
Ainsi, bien que les absences aient diminué en 2023 dans l’ensemble de la fonction publique, les disparités entre les versants et avec le secteur privé s’expliquent à la fois par des facteurs démographiques et par des conditions de travail plus pénibles dans certains métiers publics.
EN SAVOIR + : Le rapport annuel sur l’état de la fonction publique – édition 2024